Le pressoir de Villeneuve-sur-Bellot inscrit monument historique

Datant de la fin du XVIIIe siècle et situé à Villeneuve sur Bellot, ce pressoir à pommes a été inscrit au registre des monuments historiques.

Pour Marie-Jo et Jean Berbett, actuels propriétaires des lieux, la bonne nouvelle est arrivée le 3 novembre 2020 sous la forme d’un arrêté. Suite à leur demande au ministère de la Culture datant de 2018, leur grand pressoir à pommes a été, en effet, inscrit au Registre des monuments historiques comme 15 autres édifices situés en Île-de-France (certains ont été classés, ce qui correspond à une distinction plus élevée); un avis rendu par la Commission régionale du patrimoine et de l’architecture (CRPA).

Cette commission a, en effet, estimé que la conservation du pressoir de Villeneuve-sur-Bellot présentait un intérêt public d’un point de vue historique (voire artistique) et que cet édifice méritait d’être protégé au titre des Monuments historiques. Installé sur une propriété privée, ce pressoir se présente désormais comme un témoin de l’Histoire agricole de la Brie et de la production de cidre en Île-de-France.

Ce sont surtout ses spécificités qui lui ont permis d’obtenir ce statut et cette distinction. Il s‘agit notamment de ses dimensions (presque 6 m de haut, 3,5 mètres de large et 3,5 m de profondeur), de ses matériaux (chêne et noyer pour le bâti, orme et érable pour ses engrenages) et de ses fondations (blocs de grès fixés sur quatre mètres de profondeur). Au xviiie siècle, il était présenté comme l’un des pressoirs les plus perfectionnés et les plus modernes de son époque. Ce type de mécanisme jouera un rôle majeur dans la transformation de la pomme jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale. Ensuite, faute de bras suffisants pour l’actionner (il fallait la présence de deux à trois hommes), les pressoirs hydrauliques à moteur prendront logiquement le relais, marquant ainsi la fin d’une époque.

Situé non loin des trois rivières qui traversent la commune de Villeneuve-sur-Bellot (Le Petit Morin, Le Grand Morin et l’Aubetin), ce pressoir possède une originalité qui a sûrement joué également en sa faveur. Son ossature est, en effet, semblable à celle d’un moulin à blé. Seule la roue à aubes, propre aux moulins, est supplantée par une imposante roue en grès de 900 kg et de plus de 4 m de haut (appelée également “cage d’écureuil”). C’est cette roue qui, par la technique dite, en Brie, du “serrage”, produisait le jus issu de l’écrasement de la pulpe des pommes.

Àgée de plus de 200 ans aujourd’hui et fierté de toute une commune, la pièce de musée de Mari-Jo et de Jean Berbett a bien mérité de figurer en bonne place au sein du patrimoine seine-et-marnais.


Le Moniteur de Seine et marne – mai 2021 – Farid ZOUAOUI